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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 17:21
Album Armontabo
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5 jours sur l'Armontabo

Cà faisait un moment que j’avais envie de faire çà : me faire déposer sur un Inselberg en hélicoptère et y rester quelques jours. Juste histoire de regarder les arbres d’en haut pour une fois, et puis zone reculée donc vierge, donc animaux, oiseaux etc.

Un soir à l’apéro (c’est dans ces moments là que des projets bizarres naissent, baignés dans des vapeurs saturées en pure malt ou autres blendeds) on en parle avec Bernard. On est fana tous les deux. Reste à trouver 2 autres compères pour le coté convivial et aussi pour limiter les frais car un trajet en hélico coute encore plus cher qu’un taxi parisien, c’est dire… .

C’est Juan et Stéphane qui s’y collent, toujours dans les bons coups, ce n’est pas notre première expédition ensemble.

Il faut maintenant choisir un Inselberg, je demande conseil à Olivier qui bourlingue beaucoup en Guyane dans le cadre de son métier d’ornitho. Pour lui le plus beau et le plus intéressant c’est l’Armontabo : pas très loin finalement, 70 km plein sud de Régina, entre l’Approuague et l’Oyapock. Il m’envoie dans la foulée le compte-rendu d’une mission de comptage d’oiseaux qui date de 2006 et qui nous donne une petite idée du décor. Il est en dehors du parc Amazonien ce qui simplifie les formalités.

Et nous voilà un beau jour d’octobre sur le tarmac de la société Hélicogyp qui nous loue l’hélico. Il nous a fallu aussi trouver un pilote. Décollage prévu à 14 h 30 après la pesée des bagages et des passagers. On a droit à 550 kg. Cà passe à l’aise : il faut dire qu’on avait tous déjà pesé notre paquetage.

Et c’est parti cap plein sud, on survole des endroits connus, entre autre saut Athanase sur l’Approuague. Voilà l’Armontabo : on ne peut pas trop le rater : un gros pain de sucre flanqué de 2 épaulements, forme assez caractéristique.

On monte un peu pour faire quelques photos et un peu de repérage. Avant le poser sur la savane roche qui sert de DZ, le pilote nous gratifie d’un beau renversement, j’ai eu tort de lui dire qu’il y avait 2 instructeurs ULM à bord. J’ai moyennement apprécié, Bernard pareil.

En tout cas nous voilà à pied d’œuvre et plutôt excités par l’instant et la beauté du site. Les bagages sont vite déchargés et rendez vous pris avec le pilote pour le retour dans 5 jours. On espère qu’il ne va pas nous oublier... .

On regarde ensuite l’hélico repartir et disparaitre à l’horizon. Pas trop d’angoisse cette fois, le site est trop beau.

On commence immédiatement les premiers repérages, car maintenant notre premier souci va être de trouver de l’eau. On ne trouve aucun des anciens layons. Evidemment ils ont disparu avec le temps. On taille un peu dans la forêt de transition peuplée de broméliacées et d’arbustes, mais rien pour ce soir à part un cours d’eau desséché. Evidemment c’est la saison sèche et çà se voit.

Il va falloir se résigner à bivouaquer sur place. Le problème est de trouver 2 arbres assez forts pour porter un hamac, impossible. On s’installe comme on peu. Les recherches plus intenses seront pour demain.

Le soir à l’apéro on se demande si on va vraiment trouver de l’eau à proximité. On en récupère 1 ou 2 litres qui s’écoulent d’un gros tapis d’humus sous forme de filet squelettique. C’est toujours çà. En plus Stéphane nous a fourni en boites de rations de l’armée lyophilisées : c’est con si on ne trouve pas plus d’eau… .

Et puis un gros fou rire : Bernard nous avoue qu’il a amené un masque de plongée : on ne sait jamais pour la pèche ?

Nuit réparatrice avec plein d’étoiles au dessus de nos têtes.

Le lendemain on forme 2 groupes un au sud, l’autre au nord.

Après la descente du rocher, on suit un lit de crique complètement à sec, et puis le sable devient un peu humide puis quelques flaques d’eau dormantes, enfin un petit ruisseau. Pas de quoi faire de la plongée (ouaf) mais bel endroit pour le campement et çà n’est qu’à 20 minutes de la DZ en fin de compte.

Retour sur la roche. L’équipe nord a aussi trouvé une crique, mais beaucoup plus loin. On opte donc pour le sud.

On laisse tout de même quelques affaires sur place. Notamment de quoi faire le petit déjeuner car j’ai bien l’intention de remonter tous les matins à l’aube pour observer mes copains oiseaux. Je laisse aussi le GB car je n’aurai probablement pas l’occasion de m’en servir en forêt, et puis elle est plutôt raide la descente (la remontée aussi évidemment)

Sympa de profiter enfin d’un hamac à l’ombre d’une forêt bien fraîche, c’est qu’il fait chaud en plein cagna sur le rocher, c’est infernal. L’endroit est plutôt stratégique semble t-il, pas mal de traces de mammifères, tapirs et cochons bois entre autres. J’imagine que tous les hauts de crique étant à sec beaucoup d’animaux viennent boire dans le coin. D’ailleurs un peu plus tard une biche s’avance juste entre 2 hamacs. Le temps pour mes collègues interdits de récupérer un appareil photo elle est déjà repartie, mais calmement sans hâte excessive. Le soir c’est une bande d’agamis qui rodent à proximité. Difficile de les compter dans la pénombre. Le lendemain ce sera le tour des hoccos. On n’avait encore jamais vu une telle densité d’animaux.

Tous les matins et tous les soirs je remonte là haut pour observer mes copains. Il y a beaucoup à voir et à entendre.

Les aras d’abords qui passe dans un sens le matin et reviennent le soir par groupes de 2 ou 4. Je me demande ou ils vont comme çà. Ils ont surement repéré des arbres en fruit. En tout cas ils ont l’air de franchir de grandes distances.

Les toucans à bec rouge : pas discrets ceux là, surement les plus bruyants.

Parmi les « locaux », la moucherolle hirondelle, toujours perchée pas très loin, sur un point haut : on dirait la propriétaire des lieux, elle nous supporte mais on a pas intérêt à lui abimer son rocher.

Et puis le couple de bruants chingolo. La DZ est juste à coté de leur maison semble- t-il. Le premier jour on ne les a pas vus. Mais ils ont vite compris qu’on laissait des miettes intéressantes après les repas et qu’on n’était pas des méchants alors on les voit de plus en plus souvent et de plus en plus près.

Le jour n° 3 on décide d’escalader le piton est. Dure montée entre les 2 pitons. Il y a une grotte ou 2. Peut-être y- a –t-il des coqs de roche ici. A tout hasard je fais un peu de repasse : çà réponds presque tout de suite, un seul oiseau, une femelle qui nous survole ensuite. Bonne surprise.

On continue à monter. Le sol est recouvert d’épais tapis de feuilles mortes bien coincés entre les 2 falaises. On arrive enfin en haut pour retrouver une autre savane roche de laquelle on voit la DZ en bas. Impressionnant quand même. La descente est beaucoup plus facile, on rencontre des singes atèles ou plutôt des singes atèles nous rencontrent car ils sont encore plus curieux que nous.

Le lendemain matin je suis réveillé par des feulements/grognements caractéristiques. Stéphane me demande ce que c’est : Et bien c’est monsieur jaguar, et il n’est pas bien loin : 100 mètres tout au plus. Cà dure 5 bonnes minutes et puis çà s’arrête. Je pars ensuite rejoindre mon perchoir avant qu’il ne fasse tout à fait jour. En chemin je me retourne sans arrêt pour m’assurer que notre bruyant voisin ne me suive pas.

Ce jour là un toucanet Koulik se pose juste devant moi. J’ai été obligé de reculer pour faire une photo !

J’observe aussi un pic à cou rouge. Ce n’est pas rare mais çà vit surtout en forêt et çà n’est pas si facile à observer.

Et beaucoup d’autres. Heureusement je connais maintenant quelques chants d’oiseaux ce qui me permet d’en reconnaitre quelques uns à l’oreille. Même si on ne les voit pas c’est sympa.

Le soir du jour n°4, Romain nous amène des glaçons en hélico. C’est la première fois qu’il se pose dans un endroit pareil, alors il y va prudemment. Le temps de quelques photos et l’hélico repart sur Cayenne.

C’est le jour 6, déjà. On serait bien resté un peu plus longtemps, mais il faut bien rentrer un jour. De toute façon on a plus de rhum.

Notre pilote ne nous a pas oubliés, retour en radada sur Cayenne. Avant on fait encore une fois le tour du piton, pour quelques photos, et pour dire au revoir à cet endroit incroyable.

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